Retraite et fiscalité

Le Mythe de la résidence principale

Si vous avez déjà consulté des annonces immobilières, il y a peu de chances pour que vous ayez échappé à cette formule tarte à la crème.

La résidence principale est toujours une question essentielle en matière de patrimoine. En France comme en Europe, le taux de la population propriétaire de son logement n’a fait qu’augmenter entre les années 80 et 2010. Posséder son foyer, être propriétaire de ses murs et de son toit, est perçu comme une étape importante de la vie. Il y a un avant et un après l’acquisition de son logement principal. Et pour cause, se loger est un point fondamental de l’intégration sociale. La possibilité d’être chez soi, sans crédit à rembourser, est un gage de sécurité, voire de dignité. C’est l’un des éléments qui fait de la pierre une « valeur refuge » : elle est dopée, tout comme l’or, par une forte charge symbolique.

Tout notre référentiel social pousse donc à croire qu’il faut commencer par ce premier investissement, lourdement lesté d’un poids dans les représentations. Un terrible paradoxe, donc, puisqu’il s’agit d’une étape clef, sur laquelle il ne faut pas commettre d’erreur. Or c’est bien souvent l’un des premiers placements importants que l’on doit réaliser . C’est un peu comme si vous deviez apprendre à cuisiner en vous lançant dans une recette étoilée et en étant jugé par les inspecteurs du guide Michelin…

C’est la promesse d’un moment terrorisant, ce qui est parfaitement légitime car tous les ingrédients sont réunis pour inhiber l’action et la prise de décision.Pour ce troisième volet de La Boussole, nous vous proposons donc quelques pistes afin de relativiser la question de la résidence principale dans les stratégies d'épargne et de permettre à chacun d’adopter un état d’esprit différent. Au programme : passer à l’action et prendre en main la constitution de son patrimoine .Si vous nous lisez, vous avez sans doute franchi haut la main la première étape : faire la démarche de s’intéresser à votre épargne et d’en faire un sujet de questionnement. C’est le pas le plus difficile à poser sur le chemin de votre vie patrimoniale, le plus important donc. Et si vous avez également lu nos précédentes Boussoles, vous savez que c’est à partir de vos projets de vie les plus chers que nous vous conseillons de réfléchir pour construire votre stratégie. Autrement dit, vous êtes très bien partis ! |  

"La vie d'épargnant dure 25 ans."

Le repère que vous pouvez garder à l’esprit afin d’identifier les moments clefs de votre démarche, c’est qu’ils jalonnent environ un quart de siècle. Dans un schéma classique, la majorité des choix vont se jouer entre les âges de 30 à 55 ans, mais il existe évidemment autant d’exceptions que de situations. Comme vous, on se méfie des « il faut » et autres injonctions sociales qui ne sont pas toujours frappées au coin du bon sens. Pour la résidence principale, sujet ô combien connoté, on atteint souvent des sommets en matière de dictons censés être des règles indépassables... L’essentiel est d’éviter les frustrations, et un seul point nous paraît crucial pour engager les bonnes actions au bon moment : démarrer dès que possible cette introspection. S’il n’est jamais trop tard ou trop tôt pour penser à ses projets de vie, il en va de même pour l’épargne.

C’est à partir d’objectifs clairement définis et de vos priorités que vous pouvez identifier votre avancement par rapport à vos objectifs : êtes-vous globalement en avance ou en retard pour réaliser votre projet de vie patrimoniale ? Et, par conséquent, avez-vous une vision trop optimiste ou trop pessimiste de ce que vous souhaitez réaliser ? Le principe de l’accomplissement patrimonial est, au fond, d’engager une démarche comme un exercice de lucidité, et d’accéder au fameux « connais-toi toi-même » de votre vie d’épargnant.

| “La résidence principale, on en hérite tous : en pierres ou en préoccupations...”

Face à la lourde charge symbolique que représente la question de la résidence principale, il est toujours difficile de raisonner de façon rationnelle. Même en essayant de prendre les choses avec du recul, les arguments semblent toujours décousus et s’associent péniblement entre eux. Si vous avez déjà eu la sensation d’être face à une question inextricable, c’est que plusieurs dimensions interfèrent et se croisent : les arguments purement financiers ne peuvent pas toujours être confrontés à ceux relevant de la personnalité et du caractère de chacun.Acheter son logement principal dans une grande métropole, par exemple, signifie souvent devoir s’excentrer ou faire des concessions sur son confort en réduisant la surface de son habitation. L’une ou l’autre de ces conséquences aura une portée plus ou moins forte selon les personnes et leurs habitudes, leurs goûts et leurs modes de vie, indépendamment des situations financières.

Alors, quelle poids donner à sa résidence principale pour trouver un bon équilibre, et s’assurer une prise de risque raisonnable ? Comme chaque situation est différente et mérite d’être étudiée dans le détail, nous finirons ici par quelques grands principes pour aborder le sujet sereinement.

Faire un choix

Vous pouvez choisir de donner beaucoup de poids à votre résidence principale, ou au contraire d’opter pour une stratégie d’épargne qui consiste à ne pas l’acheter. Quoi qu’il arrive, l’action vaut toujours mieux que la procrastination. On peut toujours douter de ses choix, mais le pire est sans aucun doute de ne pas en faire.

Diversifier, ses placements et ses revenus

On peut aussi dire « ventiler le risque ». C’est l'expression bien connue qui recommande de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, et qui fonctionne pour toutes les décisions de cet ordre. Un exemple, dans certaines situations, le calcul vaut la peine d’être fait jusqu’au bout pour choisir s’il ne vaut pas mieux investir dans un logement à louer afin de se procurer une deuxième source de revenus. Cela permet également de garder de la flexibilité vis-à-vis de sa résidence principale et de ne pas tirer un trait sur son confort, preuve qu’acheter son propre logement n’est pas nécessairement la première chose à mettre en place.

Se sentir en adéquation avec sa stratégie d’épargne

C’est finalement l’une des meilleures façons de prendre le sujet à bras le corps : faire travailler son argent non seulement pour soi mais également pour une perception du monde qui nous correspond. Considérer l’épargne uniquement à la lumière de la rentabilité et de la performance est une vision étriquée et qui, soyons honnête, n’apporte que très peu de satisfaction. Au contraire, déterminer une stratégie qui traduit ses valeurs permet d’aborder le sujet de son épargne avec plus de hauteur, et d’en faire un vecteur d’épanouissement. L’épargne n’est pas un sujet hors sol, c’est un outil qui peut rendre heureux.Ce sera d’ailleurs le sujet de notre Boussole du mois prochain, où on se demandera ce qui se passerait si les communautés d’épargnants se regroupaient pour prendre plus de pouvoir sur leur argent, et ainsi redéfinir les règles de l’épargne. Ce n’est évidemment pas sans lien avec l’actualité brûlante : il y a quelques jours, dans ce qu’on appelle désormais « l’affaire GAMESTOP », des internautes, via le réseau Reddit, sont parvenus à mettre Wall Street sens dessus dessous.

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